lundi 12 juillet 2010

3000 !


Le guide du routard conseille de ne pas tenter de "faire" la Crète en entier si l'on n'a qu'une semaine à y consacrer. En 5 semaines, je n'ai pas dépassé une ligne délimitant le quart ouest de l'île... Il est temps que je me cherche des montagnes pour m'extraire de la chaleur. J'envisage les Taurus, en Turquie, que je peux gagner via Rhodes. Donc, direction Heraklion, via Rethymno, pour prendre le ferry pour Rhodes. C'est lors de cette transition que mon compteur vire les 3000 km - en réalité, il n'en affiche que 500 ! Le compteur initial ayant été saccagé à 2500 km, lors de "la nuit où tout a basculé" -.

mercredi 7 juillet 2010

les Allemands ont envahi la Crète


C'était le 20 mai 1941. Et le 27 mai, ordre était donné aux Australiens, Néo-Zélandais et Britanniques qui défendaient l'île, de l'évacuer, même s'ils avaient parfois réussi à contenir l'attaquant, le contraignant finalement à une sorte de victoire à la Pyrrhus.

Depuis, chaque année, comme pour célébrer cet anniversaire, les Allemands envahissent la Crète à l'approche de l'été. L'un deux s'est même étonné auprès de moi : "Mais pourquoi vous venez ici ? Vous avez pourtant la Méditerranée en France !"

Pour réviser votre allemand, outre l'Allemagne et l'Autriche, vous pouvez donc noter la Crète comme destination germanophone.

Sweet life à sweet water beach


Douce vie à la plage sweet water (eau douce).

A une heure de marche de chacun des 2 villages qui l'entourent - ou une demi-heure de l'un d'eux si l'on dispose d'un vélo ou d'une voiture -, la plage sweet water, adossée à une haute falaise, ne serait qu'un endroit de bronzette et de baignade s'il n'y avait des sources d'eau douce sur la plage. Des trous aménagés entre les galets et destinés, pour les uns, à la douche, pour les autres, à y puiser de l'eau à boire, d'autres encore faisant office de réfrigérateurs.

Conséquence, une petite communauté s'installe sur la plage pour y camper. Des habitués - un couple d'Allemands, une Allemande, un Anglais et un Autrichien lorsque je les ai rejoints - qui restent quelques semaines et reviennent tous les ans. Ils cachent, d'une année sur l'autre, leur équipement de camping dans des cavernes fermées par des pierres ! (dans quelques millénaires, des archéologues, retrouvant ces trésors oubliés, tenteront d'expliquer les rites bizarres de cette population qui enterrait du matériel de camping dans des grottes !) En général, ils ne vont faire les courses qu'une fois par semaine, utilisant le bateau-navette qui transporte les usagers diurnes de la plage. Quand ceux-ci sont repartis, le calme et la nuit tombent paisiblement sur la plage sans presqu'aucune lampe ne soit visible. On s'endort et se réveille avec le soleil.

Karl, l'Autrichien, 47 ans, vient là depuis 6 ans. Il ne faut pas se fier aux apparences en ne le voyant pas bouger beaucoup plus que de sa tente aux sources d'eau douce et à la mer. C'est son régime pour 3 semaines. Mais 6 mois de l'année, c'est un impénitent voyageur à vélo. Cette année, il prévoit de partir à vélo d'Autriche pour l'Inde en octobre - bonjour l'hiver à l'est de la Turquie ! - puis de rejoindre la Thailande en avion depuis Calcutta. Et quand il voyage à vélo, c'est pour aller d'un point A à un point B, comme il le dit, en avalant des kilomètres. Le reste du temps, en Autriche, il bricole sa maison. Alors, à sweet water beach, changement de rythme !