dimanche 8 août 2010

Cyclistes, où êtes-vous ?


La Grèce, à la météo imperturbablement bonne en cette saison, en bordure de l'Europe, ses sites archéologiques et ses sites naturels... je me disais que je rencontrerais probablement des camarades cyclistes, avec qui, peut-être, faire un bout de route.

Il aura fallu plus de 2 semaines pour que je croise Georgios. Il habite au Canada, Montreal je crois. Et vient tester des huiles d'olive pour les vendre là-bas. Et il cherche aussi à racheter un troupeau de chèvres pour sa retraite au pays. Alors, il a accroché un sac de voyage sur un vieux vélo et, en tenue de ville, il explore, en ne manquant pas les petits troquets de villages !

Après 3 semaines, je rencontre Petra (voir "Anastasia", et photo), ma première véritable voyageuse à vélo. Petra a stocké son fourbis dans un petit local en Allemagne et, quand elle rentrera, elle devra loger chez des amis ou se louer un logement. Elle n'est pas bien aventurière, Petra ; elle tourne en rond toute la journée en attendant le ferry pour la Crète, inquiète et ne sachant comment passer le temps ; et, en Crète, elle se précipitera chez une connaissance qui doit la renseigner sur le pays. Mais elle le fait, toute seule, au milieu de la soixantaine, alors, châpeau !

Puis plus personne (sauf bien-sûr "le peloton de France" !) avant Cythère. Là, un Autrichien de 55 ans. 5 ans qu'il s'était acheté une remorque mono-roue dernier cri et n'avait pas eu l'occasion de l'inaugurer. Il s'occupait à plein temps de sa mère en mauvaise santé. Sa mère est décédée autour de Noël et le voilà se lançant à l'aventure. Il n'a pas réussi à s'habituer à son duvet dans lequel il avait l'impression de transpirer continuellement. Il l'a renvoyé en Autriche, avec son matériel de cuisine, tant qu'à faire. Il fait maintenant les hôtels et les restaurants. Mais ces 2-3 semaines étaient un coup d'essai, et il l'a fait.

D'ailleurs, il n'est pas forcément besoin d'être un forçat de la route ni un intégriste de l'autonomie pour voyager à vélo. A Cythère, toujours, un couple de jeunes Italiens, dont madame n'a pas du tout le profil de la sportive, fait aussi du vélo-hôtel-restaurant. Et au débarquement du ferry, en Crète, un dynamique couple de Hollandais mûrs, ne transportant que leurs affaires personnelles fait de même. Et puis un autre couple de jeunes hollandais, avec juste le matériel de bivouac sans la popotte, sur les routes de Crète.

4 jeunes Français de Lannemezan, dont 3 filles, ont le projet de faire le tour de la Crète, probablement en 2 semaines, ce qui les contraint à ce que je trouve le peu intéressant exercice qui consiste à pédaler chaque jour sans avoir le loisir de visiter pour s'arrêter. Mais ils n'en sont qu'à leur deuxième jour. Ils trouvent la chaleur écrasante et envisagent déjà de prendre le bus pour tenir leur programme. Auquel ils ont encore le temps de renoncer pour se donner du temps.

Voilà, les Grecs ne font pas de vélo. Il se dit que, même pour 100 mètres, ils prennent la voiture. Pavlos, tout de même, est là pour le démentir. A Rhodes, alors que je grimpe vers son village d'Askleipio, il descend vers la mer, m'intercepte et m'invitera à passer 3 jours chez lui. Il rêve de partir à vélo et a - lui aussi ! - une remorque qui attend. Mais - lui aussi ! - s'occupe actuellement à temps presque plein de sa mère... Merci Pavlos pour cette halte qui m'a permis de souffler de la chaleur.

Encore quelques Hollandais, un Turc allemand qui revient au pays en vélo en 2 mois et sans doute quelques (rares) autres.

Pour voir des camarades voyageurs à vélo, il faut sans doute aller sur les grands axes mythiques comme la route de la soie, l'Amérique de l'Alaska à Ushuaïa ou celle de Dakar par la Mauritanie...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire