vendredi 7 mai 2010

Premier mai pas chômé


C'est Herman qui m'a soumis à la tentation : escalader ce sommet au-dessus de Kardamili qui est le point culminant du Péloponnèse : Profitis Ilias (Prophète Elias), 2407 m. Une bonne moitié des sommets du Péloponnèse, et sans doute de Grèce, s'appelle Profitis Ilias. Un sacré montagnard, assurémment, que ce prophéte.

A l'occasion de ses séjours prolongés, Herman a trouvé un itinéraire original d'accès au sommet. J'enfourche le vélo pour 750 m de grimpée sur route et laisse là une de mes saccoches que je reprendrai au retour, où je continuerai cette route à flanc de coteaux à travers les villages. Puis 800 m de grimpée sur piste jusqu'à un col. 250 m de descente et de remontée. Soit une bonne journée à 1800 m de dénivellée dont la majorité sur piste ! Nuit près d'une chapelle. Départ de bon matin pour les derniers 850 m d'ascension à pieds. A 9h15, j'agite les bras pour qu'Herman valide mon sommet à la jumelle depuis sa plage.

Une redescente tranquille, un petit casse-dale de midi. Et je remonte en selle pour la descente. Mais tout a changé. C'est le 1er mai ! Les Grecs n'ont pas la réputation d'être des acharnés du travail, mais ce sont des furieux du 1er mai. Dans le petit hameau de bungalows en tôle ondulée déserté la veille, c'est barbecues et banquets de partout. Musique locale en fond. Tout un monde monté de la ville se mettre au frais. Je suis invité à manger, à boire, à repartir avec 1/2 litre de blanc de production locale dans une bouteille en plastique. Et quelques kilomètres plus bas, re-banquet et danse sur la terrasse du café de la place du village. Et encore une assiette qu'on me tend... Ce soir-là, ce ne sera pas la peine de lancer mes habituels spaghettis au ketchup ! Et comme je comprends que je n'irai décidément pas jusqu'à Sparte dans la journée, j'accepte une chambre, façon cave, éclairée à la bougie, qu'on me propose dans le village.

Ah oui ! Parce que, ayant réalisé que j'avais franchi la crête des Taygètes et que la Laconie me tendait les bras à l'opposé de Kardamili, j'avais conçu d'abandonner mon bagage là où je l'avais caché, de descendre sur Sparte et visiter Mystras qui, sinon, ne se trouvait pas naturellement sur mon trajet, et de revenir sur Kalamata par une belle route de montagne, histoire d'aller retrouver Herman à Kardamili. Tout cela n'aurait dû prendre que 2 jours, mais... sacré 1er mai !

(Pendant ce temps-là, Herman arpentait vainement le côté "Kardamili" de la chaîne en VTT pour m'intercepter sur mon chemin de retour ! Et mon bagage, lui, aura attendu une semaine au milieu de la montagne, que je daigne passer le prendre en reprenant la route !)

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