jeudi 6 mai 2010

Herman


Je laisse filer la petite famille de Vizille. Fini le camping-car... Vraiment fini le camping-car ?

En arrivant à Kardamili, je trouve Herman installé au bord de la plage de galets dans son... camping-car ! Pas le modèle de 7 mètres équipés comme un Sheraton mais un bon cru de 25 ans d'âge, sans communication entre le poste de conduite et l'habitacle, repeint en vert par ses soins, dont il a démonté le cabinet de toilettes ("à quoi ça sert ?") pour gagner de la place et installer sa bibliothèque. Il m'explique qu'il passe quelques semaines ici, que personne ne lui a jamais rien dit et qu'il n'y a aucune difficulté pour moi à camper dans le coin. Ainsi débute ma carrière de campeur sauvage grec.

Herman a toujours vécu dans son camping-car ! Même quand il avait une copine en Allemagne, il camping-carisait dans son jardin (à elle), la maison étant trop petite ! Il arrive en Grèce, tous les ans, au début de l'hiver (novembre) et en repart en juin. Il surveille son budget : 200 € par mois, en comptant un restaurant par semaine (avec un budget de 5 € par jour lorsque je fais ma cuisine, je valide ses chiffres !). Plus les trajets aller et retour. Il n'a quasiment pas de frais kilométriques sur place car il reste des semaines au même endroit et ne fait des bonds que de quelques dizaines de kilomètres. Et il va chercher le pain à vélo. En été, il cherche un petit boulot en Allemagne pour financer son séjour en Grèce de l'hiver suivant.

Herman est un amoureux de la nature. Nous sympathisons et passons 2 jours à remonter des gorges à pieds, descendre des pistes en VTT. Mais comme je suis encore un peu speed en ce début de périple, je l'abandonne pour d'autres altitudes (voir "premier mai pas chômé"). Mais pour revenir bientôt. Et nous reprenons nos virées. Herman trouve que je devrais rester un peu. Je trouve qu'il devrait bouger sa coquille pour que nous explorions un peu plus loin. Je le laisse à sa plage de galets. Pas d'email, pas de téléphone, pas d'adresse : pas gagné que je le retrouve un jour, si ce n'est sur un coin de côte du Péloponnèse. Fallait-il rester, fallait-il partir ? Le voyage est fait de rencontres et de séparations.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire